LA LEGENDE D'AMOUR (poème)

Au coeur de la forêt, une source jaillit,

La connais-tu ?

Elle semble t'appeler à l'amour, à la vie,

L'entends-tu ?

 

Son courant, au creux des pierres, ruisselle,

Comme une douce mélodie caressant ton âme.

Elle t'invite à un amour éternel,

Une légende dit que tout homme y trouve femme !

 

Près d'une source, un coeur pleure,

L'entends-tu ?

On dit qu'une femme est morte de chagrin, de douleur,

La connais-tu ?

 

Ses larmes se sont mélangées au ruisseau,

Emportant son âme dans les profondeurs de la forêt.

Chaque nuit, une magie, en vain, essaie à nouveau,

A faire disparaître ses hurlements à jamais !

 

Homme, si tu vas jusqu'à la source,

Entends ce coeur qui t'appelle, qui t'offre ce qu'il a de plus beau.

Regarde-toi dans l'eau limpide, vas-y au pas de course,

Souri ! La femme et l'amour naîtront à nouveau !

 

Sylviane ROSE

PERDUE A JAMAIS ! (poème)

Ce soir, j'ai revêtu ma robe noire puisque je porte le deuil,

Naufragée de l'amour, j'ai perdu à jamais cet être cher.

D'une main tremblante, j'ai rabattu cette étole de laine sur ma chevelure soyeuse,

Et comme la femme du marin qui attend, en vain, son retour, je me tiens droite face à la mer !

 

A quoi bon me rattacher aujourd'hui puisque, comme moi, l'espoir est mort,

La vie a mis sur mon chemin, l'amour, le temps d'un sourire, d'une illusion.

J'ai voulu attraper des moments de bonheur qui dureraient encore,

Mais j'ai vu se révolter, s'éloigner, emportant avec lui, le bleu de l'horizon !

 

Je ferme, un instant, les yeux et crois entendre une lointaine musique,

Tandis que mon visage s'ouvre au vent dévastateur.

Hier encore, je traversais la chaussée des géants, à la recherche de ton coeur,

Tout ce que j'ai trouvé, c'est cet océan qui, comme moi, reflète son air mélancolique !

 

Alors, sous ce ciel tourmenté, je dissimule mon chagrin, mes secrets,

Continuant, malgré tout, de t'aimer, je prie, agenouillée sur cette terre.

Sous le soleil couchant, je resterai près de la roche que tu viennes me chercher,

Et si, comme la femme du marin, je reste seule, je me laisserai enfin dévorée par la mer !

 

Sylviane ROSE

LE TEMPS D'UNE ALLEGRESSE (poème)

Un petit poème en hommage à ma mère, disparue il y a tout juste 2 ans.

 

Allègrement, nous marchons sur la sente de la vie,

Confiné dans un silence afin de vénérer l'âme des anciens.

Le soleil illumine nos pas, aux abords des pieux jardins,

Tandis que la brise fredonne quelques notes, un do, un ré, un si !

 

Qui d'entre nous, de part sa sérénité,

Aurait imaginé être arrivé au bout du chemin ?

Intrépide, hier, nous rejetions tous la vérité,

Dans la sagesse d'aujourd'hui, où serons-nous demain ?

 

Allègrement, nous parcourons le livre de la vie,

Sans secret, il dévoile chaque instant, ici bas passé.

Chaque chapitre évoque notre temps, avant de se refermer,

Sur la jouvence s'étiolant au fil des pages, laissant nos traits vieillis !

 

Sylviane ROSE