CRUELLE IVRESSE

Ce vin qui coule à flot,

N'est autre que le sang de mes entrailles.

Mon coeur ne demande qu'à se libérer de ses mots,

De cette peine, cette souffrance que rien ne vaille !

 

Cette coupe qui déborde langoureusement,

Ses effluves d'alcool amer, aigre douce.

Oh ! doux amour, parles, tristement,

T'échappes, toi, ton courage, sage, tu retrousses !

 

Ce verre glacé sur ma peau grisée,

Sur ma joue se promène en une douce ivresse.

Toi, mon amour, ma douleur, je veux oublier,

Ce vin en une soirée remplace ton souffle, une quelconque caresse !

 

Qui aurait cru que je puisses,

En un temps, un chagrin, me plonger dans cet abîme.

C'est le seul chemin, la seule corde que je hisse,

Quand plus rien, plus d'espoir, se dessine au creux de ma vie !

 

Je meurs ce soir de trop de souffrance,

Amour, je t'aime, te désire, te hais.

Toi, égoïste, lâche dans toute ton ignorance,

Tu sauras un jour combien je t'ai aimé !

Sylviane ROSE